Retour sur « Sherlock Holmes : Crimes et châtiments »
Sorti il y a presque dix ans chez le studio Frogwares, spécialisé dans les jeux vidéo d’enquête, « Crimes et châtiments » est un jeu dans lequel le joueur incarne Sherlock Holmes – flanqué d’un bébête et inutile Watson – tentant de résoudre 7 mystérieuses affaires criminelles.
Si on peut regretter que, contrairement à L.A. Noire par exemple, il ne s’agisse pas d’un jeu à monde ouvert, le gameplay est assez original : avec des allers-retours entre différentes scènes d’investigations, il mêle des séquences dialoguées avec des suspects à propos desquels il faut effectuer des déductions par simple, observation, des zones de fouille avec une série d’indices à découvrir, et surtout un système de « carte mentale » permettant de relier l’ensemble des nœuds logiques auxquels est parvenu Holmes. Une fois que l’on est suffisamment certaine de la résolution d’une affaire, on peut passer à la séquence conclusive – quitte à revenir en arrière si on n’est pas satisfait de son choix et choisir une fin alternative.
Parmi les points positifs, le principal est l’ambiance des romans de Conan Doyle, parfaitement rendue avec des graphismes léchés et de nombreux petits détails socio-historiques bien pensés. Le gameplay est également optimisé pour ne générer aucune frustration, signalant la résolution complète d’une zone ou permettant de passer les mini-jeux qui ponctuent les enquêtes ou de refaire un QTE raté. Mais le problème principal est précisément que ce dosage gentillet fait de « Crimes et châtiments » une fiction interactive plus qu’un véritable jeu d’aventures et d’énigmes : ne requérant quasiment pas de cogitation ni de dextérité particulière, il invite à se laisser porter par l’histoire sans trop se poser de question, et ne propose une interaction avec l’environnement que particulièrement restreinte.
Un opus holmesien intrigant et non dénué de qualités, donc, mais un peu limité et répétitif à la longue.
(3,7 / 5)
« Sherlock Holmes : Crimes et châtiments » (2014)
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