« Tales of Evil » : au coeur des années 1980
Passé un peu inaperçu lors de sa sortie, « Tales of Evil » d’Antonio Ferrara se situe dans la lignée des jeux de société coopératifs et narratifs cthulhuesques à la « Demeures de l’épouvante », dans un univers rétro et décalé à la « Stranger Things ». Mais il apporte sa petite touche d’originalité.
Avec un bon vieux livret façon Livre dont vous êtes le héros plutôt qu’un app, « Tales of Evil » joue, à la fois sur le fond et la forme, sur les clichés des jeux rétro des années 1980 et 90. Chaque personnage – un ado membre de « Pizza et Investigation » – possède des caractéristiques très similaires à celles des « Mansions of Madness » avec au coeur du gameplay une série de choix multiples et de tests de compétences modifié par objets et goodies. Au coeur de l’enquête : retrouver Tommy, un camarade disparu dans une maison hantée, et affronter au passage une horde toujours plus bigarrée de monstres, esprits et autres créatures des sept cercles de l’enfer.
Pas franchement novateur quant au gameplay, le jeu réussit toutefois son pari de streamliner le meilleur des mécanismes du genre sans s’embarrasser d’une gestion complexe des déplacements ou des PNJ : tout l’effort a été placé dans la narration, à la fois fluide et franchement drôle. Mais le sel du projet tient en un mot un peu abscons, « Fusion », dont on ne saurait trop parler sans risque de spoil. Pour la faire courte : un système d’actions – optionnelles – à réaliser IRL (i.e. hors jeu) sous peine de se prendre de méchants malus dans la tronche. Force est de constater que, si le procédé ne plaira clairement pas à tout le monde, il apporte une petite dose de fun fraîche et audacieuse, même si un peu superfétatoire une fois l’effet « wow » consommé.
S’il n’est pas indispensable à l’enquêteur ludologue, et s’il n’est pas exempt d’agaçantes imprécisions de règles, « Tales of Evil » mérite qu’on y fasse le détour pour peu qu’on soit fan des « Goonies » et de l’époque bénie de notre* enfance.
(3,9 / 5)
1-6 joueurs.
*Ok boomer.